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- Finances et fiscalité - Baptiste Müller

Fiscalité au menu de fin d’année

Le Grand Conseil vaudois vient de terminer ses débats sur la fiscalité et en particulier la réponse à apporter à l’initiative « Baisse d’impôts pour tous », lancée par les milieux économiques et déposée en avril 2023 munie de plus 28’000 signatures, qui demande une baisse de l’impôt cantonal sur le revenu et la fortune de 12%.

Après de nombreux rebondissements tant du côté de l’exécutif que du législatif, ce-dernier a décidé d’une baisse fiscale de 4% en 2025 (elle était déjà de 3,5% en 2024), qui montera à 5% en 2026 puis à 7% en 2027. En parallèle, il prévoit un relèvement peu coûteux du seuil d’imposition sur les successions en ligne directe descendante ainsi qu’une adaptation du bouclier fiscal pour en revenir à la situation qui prévalait avant une modification lourde de conséquences mais passée inaperçue au budget 2022.

Il a décidé de lier cette dernière correction de l’erreur 2022 sur le bouclier fiscal, pourtant particulièrement importante pour l’attractivité du canton auprès de contribuables très mobiles, au retrait ou au rejet par le peuple de l’initiative « 12% ». Un choix surprenant et contestable, en particulier sur le plan juridique.

Enfin, cerise sur la bûche, il est entré matière sans grandes discussion sur une augmentation de 50% (!) de l’impôt sur le travail qui finance en partie le dispositif des PC Familles. L’entrée en vigueur d’une telle disposition n’est même pas possible début 2025 en raison de règles contraignantes sur les modalités de prélèvement via les allocations familiales. Alors que ce système a démontré son inefficacité dans l’atteinte de ses buts, le Grand Conseil n’a même daigné mettre à profit le temps existant pour mener des réflexions de fond sur le système, préférant venir se servir dans la poche des travailleurs qu’il entend soutenir avec de trop maigres baisses fiscales. L’esprit de Noël n’est décidément pas au rendez-vous. Si la fiscalité est au menu des fêtes, il est facile de deviner qui sera la dinde.



Baptiste Müller,
Responsable politique formation

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