- Aménagement territoire et immobilier - Patrick Eperon
Non à l’initiative extrême contre le mitage
Le peuple et les cantons voteront, le 10 février prochain, sur l’initiative dite « Stopper le mitage du territoire », lancée par les Jeunes Verts. Cette initiative prévoit que tout nouveau terrain à bâtir devrait être compensé par le déclassement, ailleurs, d’une surface à bâtir en une zone non constructible, d’une taille au moins équivalente.
On soulignera que le gel des zones à bâtir ne tient pas compte des besoins de la population et de l’économie. L’adoption de l’initiative menacerait aussi la réalisation d’infrastructures, telles que des écoles et des projets ferroviaires. Elle empêcherait également le développement des entreprises (PME) et entraverait les efforts visant à ce que la Suisse demeure un lieu de vie et de travail attrayant.
Par ailleurs, tant l’urbanisation vers l’intérieur du milieu bâti que l’utilisation efficace du territoire sont d’ores et déjà des objectifs officiels de la politique de développement territorial. La lutte contre l’étalement urbain, le développement durable de l’urbanisation, l’utilisation des zones constructibles ou l’effort de préservation des terres agricoles font aussi partie de l’actuelle loi sur l’aménagement du territoire (LAT), adoptée par le peuple en 2013. Les cantons et les communes travaillent d’arrache-pied à mettre en œuvre des mesures qui permettent de combattre efficacement le mitage, il faut donc laisser la nouvelle LAT déployer ses effets.
Enfin, l’’initiative tient peu compte de la diversité des contextes régionaux et cantonaux. Imposer un gel général et illimité des nouvelles constructions partout, sans différencier par exemple un canton de montagne d’un canton urbain, est irréaliste et nuisible. Les cantons qui ont planifié une utilisation mesurée du sol seraient désavantagés si l’initiative était acceptée, ce qui serait injuste.
Un large Comité « NON à l’initiative extrême contre le mitage », regroupant tous les partis du centre à la droite, ainsi que les associations économiques, s’engage afin que cette initiative soit clairement rejetée par le peuple et les cantons.